
Dans l’Hexagone, on se flatte d’avoir passé le mauvais cap plutôt mieux que d’autres, mais l’endettement public fait peur. La croissance a repris, mais insuffisamment pour relancer l’emploi. Le CAC 40 a gagné 56 % par rapport à son point bas de mars 2009, mais les entreprises boudent encore le crédit et différent leurs investissements. Des changements sociétaux majeurs s’instaurent – écologie, fiscalité, organisation territoriale, retraites, etc. – mais dans la confusion et les atermoiements.
En immobilier résidentiel, les prix de l’ancien se sont stabilisés au second semestre 2009, sans qu’on sache s’ils ont touché le fond ou marqué une pause avant un nouveau palier de descente. Le volume des ventes s’est un peu ressaisi en fin d’année, mais une remontée des taux d’intérêts viendrait contrarier le mouvement. Dans le neuf, le pire a été évité grâce doublement du PTZ et à la réduction d’impôt Scellier. Mais le nombre des permis de construire délivrés et des mises en chantier reste au plus bas.
En immobilier d’entreprise, la baisse des prix a été actée sans que l’investissement redémarre. Dans le calcul de leur prime de risque, les investisseurs sont passés d’une inconnue sur les prix à une autre sur les loyers, menacés par la vacance, la renégociation et la moindre revalorisation indicielle. Malgré ce contexte difficile, les performances 2009 des fonds immobiliers cotés et non cotés s’annoncent exceptionnelles. Mais il conviendra d’analyser ces chiffres avec prudence et dans la nuance.
Pourtant, dans ce climat d’incertitudes persistantes, quelque chose d’essentiel a changé. Personne ne songerait, aujourd’hui, à escamoter 2010. L’année qui commence, aussi erratique soit-elle, est marqué par un sentiment collectif fort : la volonté de ne plus subir mais d’agir. L’attentisme n’a que trop duré. Les décideurs, les entrepreneurs ont la ferme intention de reprendre la main. C’est le cas, notamment, des acteurs de l’immobilier pour qui l’année nouvelle sera celle des décisions qui feront la reprise.
Christian Micheaud


